LesLocataires

Agnès et Antoine se séparent. Ce coup d’arrêt est l’occasion pour chacun de prendre le temps de l’introspection.

Nous assistons à l’odyssée intérieure de l’un puis de l’autre. Ils ne sont pas seuls.
Leurs « locataires », c’est-à-dire leurs souvenirs, leurs projections et leurs émotions sont incarnés par un choeur d’acteurs. Ils tentent de cohabiter tant bien que mal. Au rythme de la pensée et à la manière d’un puzzle intime, l’histoire d’Agnès et d’Antoine se construit puis se déconstruit.
Nous ne savons pas toujours où se trouve l’exacte vérité. Peu importe. Peut-être est-elle au coeur de chaque point de vue. Celui d’Agnès, celui d’Antoine et celui du spectateur.

Le « locataire » ou le « petit sujet » est la petite voix qui nous parle lorsque nous doutons. Celle qui nous aide à agir lorsque nous manquons d’énergie. Celle qui nous calme lorsque la colère nous envahit. Ou bien au contraire celle qui alimente la colère.
Bref, nous avons autant de « locataires » que de mouvements intérieurs, que d’émotions, que de projections, que de souvenirs ou d’imagination. Ils portent leur « grand sujet » à bout de bras. C’est un drôle de collectif que celui-ci. Ils ne sont pas toujours d’accord entre eux, on assiste alors concrètement aux conflits intérieurs qui nous constituent dans les moments douloureux de notre vie.
Cette création souhaite explorer l’intime comme on explore des fonds marins. En donnant à voir toute la vie intérieure qui nous constitue.

Dates à venir
DateLieuRéservation
Mardi 6 février 2024
20h30
Saint Barthélémy d’Anjou (49)
THV – Scène Conventionnée d’Intérêt National Art, Enfance, Jeunesse
02 41 96 14 90
billetterie@thv.fr
Vendredi 9 février 2024Mordelles (35)
L’Antichambre
02 23 41 27 06
Jeudi 22 février 2024Beaupréau-en-Mauges (49)
Centre culturel La Loge
02 41 75 38 34
scenesdepays@maugescommunaute.fr
Jeudi 28 mars 2024
1 scolaire en journée
1 tout public à 20h30
Evron (53)02 43 01 94 76
billetterie@coevrons.fr
Dates passées
DateLieu
Mardi 8 août 2023
21h30
Les Nuits de la Mayenne
SDIS – Saint Berthevin (53)
23 mars 2023
20h30
Mayenne (53)
Le Kiosque
Du 1 au 3 mars 2023
(5 représentations)
Caen (14)
Studio 24
3 février 2023
20h30
Loiron (53)
Théâtre les 3 Chênes
14 octobre 2022
14h et 20h30
Château-Gontier (53)
Théâtre Les Ursulines
Le Carré, Scène nationale
7 octobre 2022
20h30
Ancenis (44)
Théâtre Quartier Libre
4 octobre 2022
14h et 20h30
Laval (53)
Le Théâtre, Scène conventionnée
Théâtre d’Air
Création 2022
En tournée

Écriture et mise en scène
Virginie Fouchault

Jeu Valérie Berthelot, Maxime Dubreuil, Karim Fatihi, Philippe Languille, Christine Mariez, Laurent Menez, Jeanne Michel, Sandrine Monceau, Lucie Raimbault, Emmanuelle Trégnier, Cédric Zimmerlin 
Assistante à la mise en scène Evguenia Chtchelkova
Assistante à la dramaturgie Juliette Fouchault
Scénographie et création lumière Jack Percher
Création sonore Gérald Bertevas
Régie plateau et son Christophe Chauvière
Costumes Annabelle Malassenet
Construction masques Gilles Debenat
Design graphique Ateliers_oo / Bertrand Bourdaleix
Production Céline Moreau
Crédits photos Jean-Charles Roussillon

Partenaires
Avec le soutien de l’État – DRAC des Pays de la Loire, de la Région des Pays de la Loire, du Département de la Mayenne, de la Ville de Laval de l’ADAMI et de la SPEDIDAM. Coproductions : Le Carré, scène nationale – Château-Gontier Le Reflet – Saint Berthevin Le Théâtre – Laval Les 3 Chênes – Loiron Ruillé Théâtre Quartier Libre – Ancenis Les Ondines – Changé

Chaque matin elle sort avec les cheveux en pétard, le maquillage tout collé autour des yeux, un mélange de vétiver et de vapeurs de nuits parfume sa peau encore fripée de l’empreinte d’un pli récalcitrant sur la taie d’oreiller, elle attrape un vieux jogging, le mien de préférence et martèle chaque pas de ses vieilles tongs achetées à Barcelone il y a dix ans. Je la vois faire la queue à la boulangerie, une clope au bec, son air pas réveillé et pas aimable jusqu’au café. Jusqu’à l’année dernière, je pensais que les gens qui sortaient acheter le pain sans prendre de douche étaient plus libres que les autres. Je sais aujourd’hui que la liberté est ailleurs. Madame Sylvestre, Monsieur Blanchard, Martine et les jumelles ont l’air bien tristes ce matin. Perdus. Comme abandonnés. La boulangerie elle-même semble pleurer toutes les larmes de son corps. Elle ne reviendra pas. Elle ne reviendra plus. Elle me l’ a dit le 12 avril dernier et je suis là comme un con à l’attendre… Agnès… mon agnus dei… Reviens…

Les Locataires Virginie Fouchault
Note d’intention de Virginie Fouchault
À la sortie du premier confinement j’ai réuni une équipe de 12 personnes pour un travail de recherche autour de la question de l’intime. Ce groupe était composé de comédien(nes) ou musicien que je connaissais déjà et de comédien(nes) que je souhaitais rencontrer. J’ai pensé que ce moment de laboratoire était l’occasion de le faire. Comment théâtraliser l’intime, le rendre charnel, incarné, organique et ludique ? Nous avons très vite exploré ce terrain de jeu avec jubilation et profondeur. Le groupe a immédiatement existé très fort. Tout le monde semblait se connaître depuis toujours. J’ai donc fait le choix tout à fait déraisonnable mais légitime de partir à l’aventure avec ces 12 artistes, sur un projet singulier, sensible et nouveau. Même si ma formation théâtrale (École Jacques Lecoq) m’a initié à cette façon d’aborder un sujet, une question, c’est la première fois que je pars sans le texte d’un auteur. L’envie est plus grande que le vertige. Et cette façon de travailler, de chercher et de construire s’avère passionnante.
Le texte
Il s’écrit au fur et à mesure des résidences, dans un aller retour d’improvisations de plateau et d’écriture à la table. Ce principe de création me permet de renouer avec une des singularités de ma formation à l’École Jacques Lecoq : comment créer une écriture dramatique à partir d’un thème ou d’une question ? Cette écriture issue d’un travail collectif me permet de parler de l’intime sans être prisonnière de ma propre histoire. J’amène les enjeux dramatiques et poétiques comme prétexte à l’improvisation, mais l’histoire s’écrit avec les propositions théâtrales des acteurs et du plateau. Cette matière est donc nécessaire pour nourrir le travail à la table, lequel déclenche d’autres situations et d’autres enjeux dramatiques qui seront à leur tour vérifiés par le plateau. Je découvre finalement que raconter l’histoire d’Agnès et Antoine est aussi une façon de parler de moi, c’est-à-dire de chacun d’entre nous. Tout le monde peut se retrouver dans un moment de l’introspection de l’un et de l’autre. Cette connivence donne un côté jubilatoire au propos. L’humour est là tout le temps sans banaliser le drame, sans empêcher l’émotion. Le texte est vif, rythmé, incisif. La parole intérieure est sans filtre et insolente. L’histoire d’Antoine et Agnès se découvre par petites touches. Nous assemblons les pièces du puzzle au fur et à mesure, dans l’ordre de la pensée et de l’exigence théâtrale.

Elle ne reviendra pas. Elle ne reviendra plus.

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Nuits dans les jardins d'Espagne