Secret Sound

Récital rock d’après « Les Sonnets » de William Shakespeare.

Une batterie, un clavier, une guitare électrique, quatre voix, celle d’une femme et de trois hommes et la présence mystérieuse de sons, d’échos, comme des traînées de souvenirs.

Des images projetées, des ombres, des mots, des clairs-obscurs, des focus subjectifs guidés par le regard, les sens, la mémoire.

Douze sonnets de Shakespeare, en français, en anglais, chuchotés, soufflés, chantés, criés, pleurés pour former une seule et même déclaration d’amour. Les sonnets, récits amoureux d’un raffinement extrême et feutré, reflètent le spectre de l’amour sous toutes ses formes, de façon intime et universelle.



À l’union de deux âmes, je ne conçois pas d’obstacle
L’amour n’est pas l’amour s’il change quand l’autre change
Ou s’efface quand l’autre se détourne
Non, il est le phare érigé pour toujours
Face à la tempête il garde son point fixe
Il est l’étoile de l’autre barque perdue
On connaît sa hauteur, ignorant son effet
Il n’est pas le jouet du temps
Même si joues et lèvres doivent flétrir sous sa faux.
L’amour ne meurt pas au fil des heures passées
Jusqu’au bout du chemin il demeure inchangé
Si j’ai tort alors, et qu’on me le prouve
Je n’ai jamais écrit, nul n’a jamais aimé

Sonnet 116
Théâtre d’Air
Création 2017
En sommeil

Conception et mise en scène
Virginie Fouchault
Clavier, voix
Anne-Laure Guenoux
Guitare, voix
Fil
Batterie
Gaël Desbois
Arrangements, machines, voix
Gérald Bertevas
Composition
Alan Corbel, Anne-Laure Guenoux, Gaël Desbois, Gérald Bertevas et Fil
Création vidéo
Matthieu Mullot
Collaboration artistique
Isabelle Bouvrain

Partenaires
Soutien à la création
 : Mayenne Culture – Département de la Mayenne
 et SPEDIDAM

. Le Théâtre d’Air est une compagnie conventionnée par la Ville de Laval, soutenue par le Département de la Mayenne et la Région des Pays de la Loire.

Intentions de mise en scène
Sur un plateau de théâtre, dans une église, ou sous le préau d’un lycée, « Secret Sound » peut être joué partout pourvu que le lieu sonne bien. Une batterie, un clavier, une guitare électrique, trois voix, celle d’une femme et de deux hommes et la présence mystérieuse de sons, d’échos, comme des traînées de souvenirs. Des images projetées, des ombres, des mots, des clairs-obscurs, des focus subjectifs guidés par le regard, les sens, la mémoire. Douze sonnets de Shakespeare, en français, en anglais, chuchotés, soufflés, chantés, criés, pleurés pour former une seule et même déclaration d’amour. Les sonnets, récits amoureux d’un raffinement extrême et feutré, reflètent le spectre de l’amour sous toutes ses formes. Ces sonnets sont intimes et universels. Après lecture il est apparu qu’ils pouvaient se dire, se parler-chanter, et se chanter, en français et en anglais. La musique se mêle naturellement au texte de façon intime, en vrai partenaire sensuel.
Les sonnets
Si la vie de Shakespeare reste un mystère pour un bon nombre d’historiens, la genèse des sonnets ne déroge pas à cette règle. Nous ne rentrerons pas dans la polémique. Nous savons que 152 sonnets ont été édités en 1609, sous le titre de « Shake-Speares sonnets ». Ils abordent les thèmes du beau, de la politique, de la vieillesse, de la mort et de l’amour. Les douze sonnets que nous avons choisis tournent autour de ce dernier thème : l’amour. La majorité de ces sonnets s’adresse à un homme, jeune. Nous ne savons pas si Shakespeare était véritablement homosexuel. Le « je » des sonnets pourrait être un « je » imaginaire et, donc, celui d’une femme. Même si certaines fois le « je » est bien celui d’un homme mûr s’adressant à un homme jeune. Toujours est-il que ce trouble identitaire renforce l’universalité de cette parole d’amour et sa modernité. Pour renforcer cette ambiguïté, le sujet amoureux dans « Secret Sound » est tour à tour homme ou femme et parfois homme et femme. Nous voyageons dans le plus intime d’un cœur, d’un corps amoureux, sexué ou non. La tête quant à elle tente soit de comprendre, soit de résister, soit d’anticiper. Et c’est bien cette bagarre intérieure que nous tenterons de faire entendre. Nous retrouvons dans les sonnets, les contraires et les duels intimes et universels déjà rencontrés dans les pièces de Shakespeare : le genre, l’amour sous toutes ses formes, la beauté, la laideur, le vice et la vertu, la passion en réponse à la mort… Dans ses contrastes, ses contraires, ses ambiguïtés , sa quête des sensations, des émotions, Shakespeare apparaît là aussi comme l’un des plus grands ambassadeurs de l’art baroque. La musique des sonnets dans « Secret Sound » aura parfois les couleurs du rock baroque, du Glam rock (glamour et décadent), David Bowie (« Ziggy Stardust »). On pensera aussi à certains albums de Serge Gainsbourg (« Melody Nelson ») et d’Alain Bashung (« L’Imprudence ») dans la place laissée au récit, aux mots.
Les répétitions
Nous nous enfermons dès le matin tous les six, en face à face avec un sonnet. Sans anticipation intellectuelle, ni composition musicale. Le sonnet se balade de voix en voix, de note en note. Puis, petit à petit, au cours de la matinée, le sonnet apparaît, porté par chacun d’entre nous. Une fois sa colonne vertébrale bien formée, sa mélodie et son rythme bien identifiés, le travail de composition, d’arrangement, d’interprétation commence. C’est un travail collectif, qui se fait dans l’écoute et dans le plus grand respect des compétences de chacun. Les quatre musiciens travaillent pour la première fois ensemble. Ils sont très différents, pourtant, on a le sentiment qu’ils se connaissent depuis toujours. Ce sont les sonnets qui font qu’ils se ressemblent. Et, mon regard, aussi, sans doute. J’ai perçu en eux, au delà d’une technique vocale et musicale, une sensibilité, une sensualité, un mystère répondant parfaitement à ma lecture intime des sonnets de Shakespeare.
Dates passées
DateLieu
21 Février 2019 à 20h30Laval (53)
Le Théâtre, scène conventionnée
1 Février 2019 à 20h30Craon (53)
Espace Saint-Clément
29 Novembre 2018 à 20h30Mayenne (53)
Le Kiosque
16 Septembre 2018 à 18h00Laval (53)
6PAR4
22 Décembre 2017 à 19h et à 21h30Laval (53)
Première « Nocturne » de La Grande Surface
20 et 21 Décembre 2017 à 19h00Laval (53)
La Grande Surface
Visuel Secret Sound
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Visuel Secret Sound
Visuel Secret Sound

L’amour ne meurt pas au fil des heures passées

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